Gestion des déchets solides pour le Grand Tana : “Les déchets offrent des opportunités économiques”

Publié le 17.04.2025

La gestion des déchets constitue un défi de taille pour les agglomérations malgaches, notamment celles du Grand TanaPRODUIR développe pour les agglomérations du Grand Tana,  une stratégie pour une gestion efficiente des déchets.

Les études effectuées par le groupement Artelia/Phoenix/Artelia Madagascar mandaté par le Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du (MDAT), à travers Projet de développement Urbain Intégré et de Résilience pour le grand Antananarivo (PRODUIR), financé par la Banque Mondiale, font état de 1 500 tonnes de déchets produits par jour sur l’ensemble de l’agglomération du Grand Tana. En 2037, elles atteindront  2 700 tonnes par jour. 750 tonnes de déchets sont collectées quotidiennement sur l’ensemble de l’agglomération. 

Etudes de capitalisation

« L’approche dans la gestion des déchets ne doit plus être isolée. Cette problématique est partagée même si cela ne signifie nullement déresponsabiliser les communes processus enlèvement des ordures, par exemple », a soutenu Miangaly Rabodomalala, Directeur Général de l’Aménagement du Territoire lors de l’atelier de présentation du scénario validé, dans le cadre des Études de capitalisation et d’appui à la mise en œuvre d’une stratégie de gestion des déchets solides dans l’agglomération d’Antananarivo, le 8 avril dernier. Cette question de la gestion des déchets solides est une vraie préoccupation pour les communes. L’administration s’est saisie du problème. « C’est une composante essentielle de PRODUIR pour Antananarivo et ses environs. Il est assez aisé de réhabiliter les canaux ou de les rénover, mais il est aussi plus facile de les boucher à travers les ordures et les déchets. Nous sommes engagés avec les partenaires pour réaliser cette stratégie de gestion des déchets », a souligné Haja Rasolofojaona, coordonnateur de PRODUIR.

Scénario

L’atelier organisé a permis de présenter le cheminement et les pistes étudiées qui ont conduit à la définition d’un scénario validé par le comité de pilotage. Cette étude de scénarios s’est déroulée de mars 2024 à mars 2025 avec la validation en février 2025 d’un scénario retenu par les membres du comité de suivi de l’étude, pilotée par l’UGP du PRODUIR. La première phase d’étude avait permis d’effectuer le diagnostic de la situation actuelle, relative à la gestion des déchets pour 40 communes, dont la Commune urbaine d’Antananarivo, de l’agglomération d’Antananarivo. Certaines communes ont déjà anticipé et pris des initiatives. Certaines se sont regroupées pour développer des sites de gestion commune de leurs déchets. Ainsi, la stratégie capitalise toutes ces initiatives des groupements de communes. « L’objectif est d’établir un processus de gestion commune. En perspective de l’accroissement du nombre d’habitants, les actions isolées ne sont plus pertinentes. Il faut une gestion pérenne et durable. Ne l’oubliez pas, les déchets peuvent aussi offrir des opportunités économiques », avance le Directeur Général de l’Aménagement du Territoire. La deuxième phase de l’étude consistera en l’analyse de plusieurs options de gestion et de l’étude de plusieurs scénarios qui pouvaient être déployés sur le périmètre de l’agglomération. 

Pistes L’atelier qui a vu la participation massive des communes concernées a permis d’échanger sur les différentes composantes du scénario retenu et d’échanger avec elles sur leur projet en matière de gestion des déchets et en particulier sur les sites de gestion associés à ces projets et leur intégration dans le cadre de la stratégie globale de gestion. Les pistes envisagées sont, entre autres, la mise en œuvre d’une organisation de gestion des déchets harmonisée à l’échelle de l’agglomération, la mise en place d’un service équitable pour toute l’agglomération, le renforcement de la pré collecte, la promotion du compostage individuel, le développement de la valorisation des déchets organiques avec la mise en place de plusieurs installations de compostage collectif à l’échelle de l’agglomération pour limiter les volumes à enfouir et étendre la durée de vie du centre d’enfouissement technique…

En outre, un centre d’enfouissement technique avec une capacité de 1 150 tonnes par jour devrait être créé. « Nous ne nous sommes pas précipités dans l’élaboration des scénarios. Il est important pour les communes d’approprier les stratégies. Les retours d’expérience nous ont appris qu’il faut être inclusif dans le processus si nous voulons que les stratégies soient mises en œuvre », plaide le coordonnateur de PRODUIR.

Dans l'article